Surf casting sur les plages Landaises à Contis. Gros coeff (95), une marée basse à 1h du mat, pas gagné pour faire une session sur le montant. La mer est jolie, petite houle de 1 m, une baïne bien marquée à 5 min au nord de la maison. Première session le Vendredi de 21h à 2h du matin. 3 petites louvines remises à l’eau. Les conditions sont bonnes mais pas le courage de tenir jusqu’à la meilleure période, les dernières heures du montant, mais une bonne remise en condition et révision du matos.
C’est décidé, je me fais la session 4h00 – 8h00 de dimanche matin.
Même pas besoin du réveil, l’arrivée »discrète » de Bruno et Pascale de retour d’un mariage tombe à point. Je vais prendre la température au bout de la dune. La lune est en partie voilée par les nuages, le vent est entièrement tombé, un orage passe au large, zébrant l’horizon. Parfait. Je charge le matos, les 3 cannes déjà montées sur l’épaule, un magnifique blanc de sèche et une boite d’arénicoles dans la glacière. Je repère le trou de la baïne grace aux traits blancs des brisants. Il est 4h30, la premiere canne est en action eschée de 2 arénicoles. La 2eme suit un peut plus au nord avec un mix arénicole et lanière de seiche. 1er touche sur la 1er canne. C’est une jolie Louvine de 800-900 gr. Bon début. Je n’ai pas eu encore le temps de caler la 3eme canne. La canne pour le gros : grappin de 200 gr, un long trainard en 35/100, hameçon 4/0 et une énorme lanière de seiche montée en roti. Je cale tout ça au sud des 2 autres cannes, lancé bien appuyé dans le chenal de la baïne, bien décidé à la laissé pêcher jusqu’au bout.
Il est 6h00, le jour commence à percer, je suis assis au nord, les 3 cannes dans l’alignement, serein. Ca pêche bien. La canne la plus au sud vient de plier violemment, touche mode »carpe rouge Gabonaise ». La canne est maintenant verticale, complètement détendue… Pas piqué ? casse à l’araché du grappin ? Je courre vers la canne et commence à récupérer fébrilement la ligne sans tension. Après plusieurs dizaines de mètres rentrés sur le vieux mais fidèle Mitchell 498, je reprend enfin contact. Il y est et c’est du lourd. Violent coup de tête de ce poisson qui a tout emporté avec lui vers la plage. Quelques minutes de combat et je suis déjà dans le shore break, passage délicat. Pas question de se faire pièger par le fort ressac. Les vieux reflexes du Gabon reviennent. Je me sers des vagues pour faire surfer le poisson en reculant tout en tension, sans à coup, sans mouliner. Idem vers la mer lorsque le ressac tire vers le large. Une dernière vague et une tête enorme de Louvine apparait de l’écume, posée sur le sable dans la lumière du jour naissant. Je me précipite pour saisir ce grand poisson et le tirer en sécurité sur la plage. L’hameçon est piqué juste en bordure de la machoire supérieure. Elle est énorme, très longue (90 cm mesurée), assez maigre. Une Louvine d’exception, a fish of a lifetime.
Les enfants me rejoignent émerveillés par la taille de ce fish. Les abaques indiquent un poisson de 18 ans. Respect …