Montana, Idaho 2014 entre père et fils, un grand cru , plus de gros poissons que jamais (on les a cherché), de la grande pêche, passionnante, tout en dry fly, des poissons difficiles, sélectifs, dans des paysages et des rivières de rêve. Compte rendu d’un périple de 3200 km avec en guest star les brown de la Madison, les gulpers de Hegben lake, les arcs trophée de la Henry’s Fork, les Cutthroat trouts géantes de la Yellowstone, les léviathans de la Missouri, les belles de la big Horn, …
Samedi 12 juillet :
Levé 4h30 à Mirepeix, c’est parti. 3 valises, dont une avec 2 magnifiques matelas douillets qui vont changer nos nuits !
Option vol Orly, récupération des bagages et ré-enregistrement à Roissy. Un peu lourd comme manip mais on évite le transfert foireux des bagages au 2 G de Roissy qui nous a si souvent causé des galères.
Vol AF PARIS-Minneapolis, 8h30, arrivée vers 16h à Minneapolis, grande ville du centre Nord des USA, dans l’état du Minnesota sur les bords du Mississippi.
Connection impeccable avec une sortie des bagages en un temps Record (on a vraiment un problème en France avec les bagages) et un enregistrement sur Bozeman hyper efficace. Salon Delta Airlines, pays bas-Brésil 3-0, et départ pour Bozeman vers 21 hr. L’ambiance flyfishing monte, avec la moitié des passagers habillée en Simms et portant des tubes de cannes à mouche (autorisés en cabine sur les vols intérieurs aux USA, pas en France, encore un mystère – c’est peut être le terme ‘’fouet’’ qui fait peur aux autorités de l’aviation civile en France J) . Arrivée impeccable à Bozeman Montana, 22h43,. 8hr de décalage avec la France. Cela fait bientôt 28hr que nous sommes levés. On se sent comme à la maison. Niak à la reception de la voiture de loc, Romzy aux bagages. À 11h15 tout est plié, les bagages récupérés (yessss!) et la voiture chargée ! C’est parti, direction le quality Inn de Belgrade pour une bonne nuit méritée. Double King size bed.
Dimanche 13 Juillet:
Courte nuit mais réparatrice. Jet lag . Levé à 6hr local time (14h France). Grd beau, levé de soleil sur les rocheuses.
Breakfast in America avec bacon & eggs, pancake et la totale. 9h30 on est en route vers West Yellowstone avec un stop sur les rifles de la Gallatin. Tel est le programme de la matinée.
1er arrêt donc sur la Gallatin juste en aval de la fin du cayon.
L’eau est encore un peu tintée d’eau de neige mais ça devrait le faire en sèche. Mode stimulator sur les bordures. 1 dizaine d’arcs et quelques fario, nothing big, mais bien sympa, avec quelques belles montées en pêchant l’eau (et donc quelques beaux ratés) et du gobage aussi. Décroché un joli poisson chacun, gamme 40+.
Il est 12h le soleil tape dur, l’activité baisse. On trace la route vers West Yellowstone, après une petite intervention à la Mendès du Niak sur les fusibles de la bagnole (nous n’avions aucune prise 24v- fusible 20A fondu, remplacé par celui du chauffage des sièges…Indispensable pour recharger les iPhone et autres batteries d’appareils photo et go-pro). Un coca glacé à Big Sky, et arrivée à WY. Do Mac, supermarché (liste déjà établie depuis les précédants voyages), et arrivée à campfire campground sur les bords dela Madison entre Hegben et Earthquake lakes. On s’est fait quène le C7 (ou C8). Va pour le C5. Montage du camp, rangement voiture.
Il est 18h, time to go to earthquake. Toujours aussi magique, les castors, les oies, la biche.
Par contre l’eau est basse et déjà trop chaude. Peu d’espoir donc de revivre les coups du soir sur les grosses arc de Juillet 2011. Mais une armée de jolies arcs, maxi 40-42, dans une veine sur la rive d’en face le long de la cabane du castor vont nous faire passer une bien belle soirée, sur les sedges (CdC et parachute).
Retour à la nuit, bien épuisé par cette 1er journée de mise en route. Assiette de pattes, ketchup, fromage, cookies, bananes, dodo. Matelas douillets, un bonheur, merci luigins!
Allemagne championne du monde, 1-0 contre l’Argentine.
Lundi 14 Juillet:
Levé 6h, quelques callaebetis chez Jims et en route pour les Gulpers d’Hegben. Temps orageux, pas de vent. On retrouve le spot, tjs aussi grandiose.
Les Gulpers sont en action sur la pointe, moins actifs qu’ en août 2012, normal c’est le début. Elles sont sur les callaebetis, enchaînant 2 gobages puis disparaissant. Il faut être prêt à poser 2 m dans la direction supposée du Gulper après le 1er gobage. Very challenging et cardiaques s’abstenir ! Quel spectacle, des head and tail somptueux, 20 inch mini.
Le miracle se réalisera à 3 reprises. Je foire le ferrage à la 1er montée (trop anticipé), c’est mieux à la 2ème mais je décroche sur le rush (très gros fish). Je suis anéanti … Les dieux de la pêche ayant pitié de moi, un 3ème gulper englouti mon callaebetis dans un head and tail de rêve. La truite bascule, ferrage, démarrage. Quelques frayeurs lorsque le gulper rentre dans un herbier, mais la pointe en 6 x ne le lâche pas. Yess! Un magnifique gulper de Hegben à la robe resplendissante pour la photo. Mission accomplie.
Un gros orage nous chasse un peu tôt du spot. C’est passé juste.
L’après midi descente à Varney Bridge sur la Madison.
Grosse chaleur, soleil de plombs. Rien ne se passe jusqu’à 17 h si ce n’est une petite sieste le cul dans l’eau au frais calé contre une berge.
Le ciel se couvre, et une éclosion de sedge déclenche l’activité des brown . Un festival dans une magnifique pocket water juste en aval du pont, en bordure d’une grosse veine d’eau profonde. Les grosses fario sont à table dans 30 cm d’eau. Un bonheur, les têtes brunes perçant la surface et engloutissant nos sedges cul de canard. On enchaînera 6 ou 7 poissons toutes entre 45 et 51 cm en moins d’une heure.
Calmé les franchies. Pour le coup du soir nous remontons la Madison vers Mc Attie access.
Piste redescendant la rivière rive gauche. Une magnifique pocket water juste au pied de la voiture. 1h de pur bonheur jusqu’à la nuit sur les caddis. Arcs et farios, que de la belle.
Retour au camp, exténués. Salade de riz et dodo.
Mardi 15 juillet:
Levé 6h, Départ sur le parc pour pécher le meadow de la Madison. Tjs aussi beau.
L’action commence vers 9h, quelques PMDs nous font prendre nos premiers poissons, puis tout s’accélère sur une fantastique retombé de spent. Le temps de comprendre, Rusty spinner on, festival de montées somptueuses sur les glides. Fario, arcs et white fish, bonne taille pour le parc et cette époque de l’année (déjà un peu chaud ).
À 12h c’est plié. Pique nique au bord de la Firehole,
quelques courses à WY, sieste, montage de sedges CdC par Romzy dans le coffre de la voiture sous l’orage, et départ sur 3$ bridge pour le coup du soir. Un vent violent souffle depuis le passage du grain de l’après midi. On attend en espérant qu’il tombe dans la soirée.
Madison , 20h, le vent violent se calme enfin. Section en aval de 3$ bridge, rive gauche, chemin en limite de propriété du Madison Ranch. Très belle configuration avec nombreuses pocket water le long du courant principal.
Coup du soir de folie sur les grosses arcs et farios. Compliqué, casse gueule , limite dangereux pour courir après ces furies qui sortent comme des malades de leur pocket water une fois piquées pour dévaler dans le lit principal très puissant, tout ça dans l’obscurité au milieu des rochers. Mais les montées sur les sedges , les têtes noires perçant les eaux plus calmes des pockets sont grandioses. Romzy enchaîne 4 ou 5 très beaux poissons, dont une somptueuse fario de 48-50) et une arc du même calibre. Pour moi le bilan est moins positif, avec 1 casse mémorable sur un gros fish que je n’ai pas pu arrêter, une autre décrochée en combat, et 4 poissons dans la raquette dont 2 grosses arcs (la plus belle ds la gamme 48-50).
Mercredi 16 juillet:
On lève le camp pour la Henry’s Fork. Petit dej d’obèse à campfire, tradition oblige,
halte à Hegben pour saluer les Gulpers .
Mais déception, le coup de tabac d’hier à ralenti l’activité, peu de callaebetis sur l’eau quelques Gulpers en mode alternatif, no way.
Mais le moral est au beau fixe comme l’atteste ce selfie ci dessous :
On se repli vers 10h30 sur le meadow ds le parc. Même constat, rien dehors.
Il est temps de prendre la direction du nord de l’Idaho, vers la Henry’s Fork, Last chance à 40 min de route.
Stop chez HF Anglers fly shop pour les permis Idaho et quelques flies (rusty spinner , flavs, ) + des tuyaux sur les hot spots . Sans surprise, Wood rod et Osborne springs, et la portion entre Harriman State Park et la fin du box canyon.
Installation du camp à river side campground A17 ou A16 (très bien placé, isolé, accès rivière pour baignade).
Pique nique, baignade et départ pour le coup du soir.
Beaucoup de monde à Osborne. On continue un peu Wood rod pour pêcher la portion juste en amont des falaises.
Début d’activité vers 17h sur PMD et spent. Quelques gros poissons commencent leur festival de head and tail, et nous notre festival de passages infructueux, welcome back to HF! Le casse tête recommence! Je passe en spent de PMD. Une grosse tête perce la surface, mon spent me semble être à quelques cm derrière le poisson, mais le fil est pris dans la gueule de la truite, elle bascule, ma mouche vient piquer la grosse arc. Démarrage début de combat, décrochée. Normal, je ne la méritais pas. On en avait tapé quelques unes comme ça il y a 2 ans sur les psychopathes de Osborne. L’activité tombe mais reprend de plus belle vers 20h avec du caddis, et pas mal de petits poissons. Les choses sérieuses se déclenchent avec les grosses qui se mettent à table sur la bordure sur du rusty spinner. Romzy en repère une qu’il fait monter. C’est un très gros poisson qui démarre comme une furie dans un énorme bouillon et explose son bas de ligne sur le 1er rush … Dur pour Romzy qui est bien dégouté. 2 eme gros poisson repéré un peu plus en amont le long d’une veine d’eau formée par un rocher. Je la pique au 1st cast sur un gros rusty spinner. Démarrage vers le milieu de la rivière, passage des bancs d’algue, le 6x résiste, ça tient un peu du miracle. 1er 20inch de la HF du séjour. Ça démarre bien.
Jeudi 17 juillet:
Last chance à 9h, glides entre le parking et bonefish flat . Somptueux, beaucoup de monde mais de la place pour tous, fond uniforme, on peut traverser partout, et des fish partout sur l’éclosion de PMD qui débute vers 9h30.
Romzy attaque fort sur un beau poisson qu’il fait monter sur un CdC PMD dun. Combat incertain. Je suis la truite pour essayer d’abréger mais rien à faire, elle ne se rend pas et fini par se décrocher. Dur pour Romzy. C’était une 20înch. La déception passée, Romzy remet ça toujours sur un dun de PMD en CdC. Cette fois tout ce passe bien et c’est une belle arc de 48-50, ronde comme une barrique qui accepte de se faire tirer le portrait.
Romzy est libéré ! Il en fera monter encore 2 ou 3 autres, toutes décrochées. Pour ma part, c’est capo avec 4 poissons piqués et décrochés sur les 1 er secondes, même pas combattues… Dur. Ferrage en retard ? Je ne suis pas ds le tempo.. Toutes sur rusty spinner.
Burger de folie à last chance chez Trout Hunter lodge au bord de la rivière. Et on part pour Osborne pour l’avant coup du soir. Les malades!
Romzy s’accorde une petite sieste, pendant que je vais me balader le long de la rive des sources froides d’Osborne.
J’ai un peu les crocs après cette matinée de looseur …
Vu 2 gobages isolés dont une montée somptueuse à 2 m de moi d’un léviathan d’Osborne . Elles sont tjs là.
Un orage arrivé du nord, le vent tombe, une formidable éclosion de PMDs et une retombée de spent de PMD, déclenche la sortie de plusieurs léviathans dans le virage aval. Un régal, que du bon gros head and tail sur une surface glacie. La luminosité est parfaite et permet de voir les arcs monter et gober les spents au ralenti. Elles ne prennent pas les Duns. Je monte donc un PMD spinner, made in Mirepeix , taille 16 (corps jaune sale,torax budding maison à base de poil d’oreille de chevreuil, ailes à plat très light en fibre synthétique type zedlon, et petite boule de mousse jaune ou blanche par-dessus – Les ailes peuvent être en fibre type zedlon, en CdC, ou même en rafia – peu importe. Ce qui est important c’est qu’elles doivent être très light – très peu de matériel – C’est la clef).
La dérive est parfaite, une masse sombre monte au ralentie et comme dans un rêve englouti mon spent. Le fish bascule, ferrage appuyé, explosion, rush, jump. C’est une énorme arc de la HF. Pas gagné cette affaire, en pointe de 6x. Combat violent, sur je backing, reprise de contact, on suit le fish avec Romzy. C’est trop long, ça va finir par lâcher. Je bride de plus en plus pour la faire monter en surface et laisser une chance à Romzy de la mettre dans la raquette . 5 fois elle monte, 5 fois elle démarre des que Romain s’approche. La truite fait demi-tour, passe dangereusement devant Romzy et m’arrive dessus. C’est maintenant ou jamais. Je bride à mort, la fait monter en surface et lui passe la raquette sur l’arrière. C’est gagné. Elle rentre tant bien que mal dans le filet. C’est un poisson trophée de 58 cm,
Film de la relache de ce poisson d’exception :
Remis de mes émotions je remet le couvert et fait monter un autre léviathan que je décroche sur le 1er coup de tête . Romzy est monter sur la berge d’Osborne . Il s’attelle une 1er 20inch, bien ronde. J’en tape une autre qui se bat comme un tarpon en enchaînant les sauts et fini par se décrocher. Romzy en tape une 2eme, 51 cm.
C’est Bonanza (on est sur la HF, poissons diaboliquement difficiles et sélectifs). Il enchaine avec ce mâle au sourire impressionant.
Une vraie grande journée sur la Henry’s Fork, le rêve de tout passionné de pêche à la mouche, avec des poissons d’exception, difficiles, tout en sèche.
Vendredi 18 Juillet:
Last chance après un bain salvateur et vivifiant ds la HF.
L’éclosion de PMD est moins intense et plus tardive qu’hier. Vers 9h45 ça commence à s’activer mais pas aussi régulier qu’hier. On choisi chacun un gros poisson. Romzy parvient à faire monter la sienne en premier sur un rusty spinner , mais la décroche immédiatement . Je mettrai plus de temps pour faire monter la mienne. 1h30 à lui passer des spents rusty, jaune, de différentes tailles. Rien à faire. C’est une experte de la HF. Mais j’insiste. Elle effectue un parcours régulier sur plusieurs mètres, avant de se repositionner en aval de son spot. Son comportement change brusquement. Elle se met à enchaîner des séries de gobages frénétiques, prenant tout ce qui passe y compris des Duns de PMD. Je monte vite un tout petit CDC corps jaune sale. Bonne option . 1er montée , ferrage trop anticipé (un grd classique qd on vient de passer 2 h sur un même poisson). Elle n’est pas calée. 2ème montée ferrage ds le tempo , décrochée. My last chance of the morning… Dur, mais trop bon.
Burger au HF lodge, montage de PMDs et direction Osborne pour le pré coup du soir. 17h les grosses sont déjà à table sur le glide. J’en repère une, bien active, qui enchaine les prises de spent. Au 4ème passage de mon PMD spinner elle monte. Yess! Bon ferrage, ça tient jusqu’au bout. Dans la raquette de Romzy venu à la rescousse. Encore une belle 20inc de la HF.
Romzy fait monter à son tour, ferrage, gros bouillon, démarrage, retour du poisson, perte de contact, décrochée !!! Damned. Pas son jour. Il en ratera 2 autres au ferrage plus tard au coup du soir.
Je parviens à faire monter un autre gros poisson sur spent de PMD, superbe truite, longue et bien configurée. Ca sera tout pour aujourd’hui.Timide hatch de PMD ce matin, timide retombée de spent ce soir. Logique.
Samedi 19 juillet:
Last chance le matin, mais même phénomène que la veille, timide hatch de PMD, et dans ce cas les poissons cruisent. Ils ne restent pas en poste et sont donc encore plus difficiles à faire monter. Les fenêtres sont très étroites, lorsque le poisson enchaîne 2 ou 3 gobages sur une même zone avant de continuer sa remontée de la rivière. Autant dire que c’est mission quasi impossible. Elles sont déjà diaboliquement difficile à faire monter lorsque elles sont en poste et gobent régulièrement, mais si en plus elles se déplacent ça devient mission impossible.
Zéro donc ce matin, une montée ratée au ferrage chez Romzy.
Burger d’obèse au bord de la HF chez Trout Hunter lodge,
Commande d’une Orvis Access Mid-Flex, soie de 5 à la boutique Orvis de Last Chance, petite sieste dans le hamac et retour sur Osborne vers 16h.
C’est définitivement la bonne option en ce moment . Les grosses arcs viennent dans l’eau froide des sources pour se nourrir des spents au plus fort de la chaleur de l’après midi. Ensuite tout dépend de la quantité de spents sur l’eau. S’il y en a assez les truites restent en poste et là c’est le pied avec de grandes chances d’en faire monter une sur spent de PMD. Si il n’y a pas assez de spent sur l’eau, les truites se déplacent remontant la rivière le long de la berge et gobant aléatoirement de temps en temps. Dans ces conditions c’est mission quasi impossible. Quand nous arrivons les truites sont en postes, magnifiques head and tails de 20inch + devant nous à quelques mètres du bord. Honneur à Romzy qui mérite vengeance. Il attaque la plus active. 2eme passage, bingo. La grosse tête noire engloutie son spent. Ferrage, rush. Tout ce passe bien. Ça tient, Romzy part avec sa truite au milieu de la HF et réussi à la mettre dans la raquette. Yess! Magnifique arc de 52 cm, élancée. Superbe.
Le temps de remettre en pêche, la quantité de spents a dimnuée et les truites ne tiennent plus les postes. La fenêtre s’est refermée.
Le coup du soir commencera tard avec la tombée du vent quand le soleil passe derrière le massif du Terguee. Le glide s’embrase et les truites rentrent en folie.
Mais pas de 20inch. En fait le soir les grosses désertent les eaux froides d’Osborne. Il faut je pense qu’il faut tenter Last Chance au prochain coup du soir. Mais bien sympa quand même avec des truites actives et normales prenant sans difficulté le rusty spinner taille 12, spent de Flav. J’enchaine 3 poissons dont une très jolie arc de 45 et une belle ratée au ferrage.
Romzy est descendu plus bas en face des lodges.
Il casse au ferrage sur un gros poissons, comme le premier soir.
Dimanche 20 juillet :
On a prolongé les permis. 2 jours de plus. Pas possible de s’échapper de cette rivière magique. Petite halte de bon matin sur les glides de Harriman park pour quelques photos traditionnelles :
Retour sur les glides de Last chance pour la session du matin avec ma nouvelle canne que viens de récupérer chez Orvis (Access mid Flex soie de 5). Toujours un peu lent comme les jours précédents, mais toujours des opportunités sur des gros poissons. C’est ça la HF.
Quelques PMDs sur l’eau des 9h30, et des spents. On attaque chacun un beau head and tail. On fait chacun monter le poisson, et on les rate tous les 2 au ferrage. Rageant. Mais la probabilité pour ces petits hameçons de se planter dans ces énormes gueules n’est pas très grande. Il faut donc accepter cet état de fait.
Je repère un autre head and tail prometteur. La truite se déplace légèrement et se repositionne dans une belle veine de ´´nervous water´. Parfait. Mon spent de PMD dérive impeccablement et un bec proéminent perce la surface, englouti ma mouche au ralenti et bascule. Immanquable. Ferrage appuyé. La truite ne rush pas et se bat dans un petit périmètre pour ce rendre assez vite, dans la raquette de Romzy venu l’intercepter en aval. C’est un bon gros bécard de 52 cm, un peu fatigué je pense. L’Orvis est baptisée sur la HF. Cool.
C’est au tour de Romzy de repérer un impressionnant head & Tail. Le fish monte sur son spent au 2ème passage. Énorme bouillon au ferrage, démarrage, jump. C’est du très lourd, 55??. Romzy par au milieu de la HF derrière son poisson et le suit tant bien que mal. J’arrive à la rescousse et m’approche du poisson qui commence à faiblir. C’est effectivement une très grosse. Encore un petit effort pour la faire monter en surface. L’affaire est presque dans le sac lorsque la canne se détend brusquement. Décrochée. Romzy est bien dégouté de ne pas avoir une photo de ce poisson trophée mais quelle action!
C’est la fin de la morning session. On passe vite fait voir si les grosses d’osborne sont déjà dans les eaux fraîches des sources, mais c’est encore trop tôt. Cela nous laisse le temps de s’enfiler un maxi last chance Burger. 14h30 nous sommes de retour à Osborne. Et comme prévu les arcs commencent à gober sur la bordure du grand virage en aval des sources.
Le sketch commence. Elles sont bien en poste, mais contrairement aux jours précédents n’ont pas ces moments de frénésie qui leur font faire l’erreur fatale. Aujourd’hui c’est retour 2 ans en arrière avec des poissons impossibles, refusant tout ce qu’on leur fait passer, sans répit, des centaines de fois. Une montée ratée par Romzy, un refus chez moi (on voit les poissons monter du fond avec les polars, c’est énorme). Je passe en Dun de PMD, en rusty, shuttle cocq, Hopper, ant, … Rien à faire. Ah j’ai oublié l’oreille de lièvre à la française, le sauve bredouille sur truites difficiles de nos rivières. J’en ai monté une série en prévision de ce genre de situation. C’est le moment d’essayer. Ça peut imiter des émergences d’éphémères engluées dans le film de la surface, et il est fort probable que c’est ce que prennent ces truites. La difficulté est de voir l’oreille de lièvre dans le clapot formé par le vent. J’attaque donc des dérives sur le poisson qui me tient en échec depuis bientôt 1 h. Et miracle, la truite monte sur mon oreille de lièvre. Grand classique, ferrage reflex trop rapide, je lui sort de la gueule. Et mes c…….
Romzy passe aussi en ORL. Bingo, la truite qu’il attaque, monte, se prend le fil dans la mâchoire (c’est la 3ème fois cette année, et ça nous était aussi arrivé en 2012), la soie se tend et la mouche de Romzy vient se piquer sur l’extérieur de la mâchoire opposée. Dans ce genre de situation, la truite se décroche souvent après quelques coups de tête. Pas cette fois. Romzy pas chanceux ce matin, l’est doublement sur ce coup. Et quel poisson, une grosse arc qui va lui donner du fil à retordre sur sa pointe en 6x. Mis sur le backing, pas d’autre choix pour Romzy que de la suivre en remontant toute la veine d’eau dans laquelle étaient postées d’autres poissons. Et nous voilà parti tous les deux derrière ce fish furieux et difficile à manœuvrer. Après un passage périlleux entre mes jambes, je parviens à la faire rentrer dans la raquette. C’est vraiment du lourd, une magnifique arc de la HF, mesurée à 55cm, trapue, puissante, bien méritée.
On laisse le coup se reposer et je repère rapidement une truite qui s’est remise en activité. J’insiste à l’oreille de lièvre. C’est le bon choix. Nouvelle montée, et ferrage réussi cette fois.
La petite oreille de lièvre en 16 est bien piquée dans la grande mâchoire de la truite. Combat encore différent, pas de grand rush, tout en petites accélérations, changements de direction, coups de tête, … Ça tient. Romzy parvient à la rentrer dans sa raquette. Encore une belle 20inch, très épaisse.
Les frenchies sont bien calmés.
Il est 18h, envie d’un grd coca bien frais sur la terrasse du trout Hunter Lodge à last chance. Le bonheur avant le coup du soir que l’on décide de faire sur les glides de last chance. Un peu décevant. Peu d’insectes, pas de gros poissons en activité. Je parviens à piquer 2 arcs, 45 et 40, sur un rusty spinner (taille 12 – spent de Flav).
Encore une journée d’anthologie sur la HF.
Demain dernière session du matin à last chance avant la piste vers la Beverhead.
Lundi 21 juillet:
Dernière morning session à last chance. Il a plu cette nuit et le vent n’est pas tombé. Pas les conditions top. Très peu d’insectes sur les glides. On réussi à localiser un head & tail chacun. Ça monte sur spent de PMD. Pas des 20inch mais 2 belles arcs de 45.
C’est cool pour conclure ce séjour 2014 sur la Henrýs Fork avec un bilan très positif, beaucoup de montées sur nos mouches, pas mal de ratées au ferrage, des décrochées, mais un joli score de 20inch+.
Dernier Burger chez trout Hunter, quelques courses chez le bee gees
et en route vers le Nord, direction Montana, Madison, sous les orages.
On a décidé de laisser tomber la Beverhead pas pour les mêmes raisons que la dernière fois (épisode des cannes sur le toit du trip 2012), mais à cause des gros orages annoncés sur la zone. C’est un long détour et on ne va pas prendre le risque. On choisi de revenir sur la Madison qui est excellente en ce moment et de pêcher la portion en aval de 3$ bridge rive droite en prenant le chemin du haut (se garer en haut avant le parking du bas) en descendant très bas (30 min de marche ) afin de s’éloigner le plus possible du pont et de l’affluence. Rencontre avec 2 papis moucheurs trop cools. On continue notre chemin dans un paysage et une nature de rêve (des oies sauvages sur les berges, des barrages de castor, des oiseaux magnifiques), et une multitudes de pocket water prometteuses.
On attaque en remontant et en pêchant l’eau avec un petit stimulator. On enchaine les premières farios, dont certaines de toute beauté,
puis les premiers gobages apparaissent dans les calmes le long des berges. Il est temps de passer en sedge CDC. Romzy fait monter une grosse fario repérée en tête d’une pocket water. Un grand pied de voir ces têtes brunes percer la surface dans ces parties calmes en bordure du courant puissant de la rivière. Les combats sont rudes, les truites dévalant dans les eaux turbulentes du lit principal et la pointe en 5x n’est pas du luxe pour arriver à les brider.
Après une accalmie classique avant le coup du soir , les choses sérieuses reprennent vers 20h30 pour 1h30 de pure folie sur sedge. Les farios ont laisse la place aux arcs qui occupent tous les postes. On enchaine les prises, les ratés et décroche. C’est la nuit noire qui nous oblige à mettre fin à cette session de feu sur la Madison.
Camping sauvage au bord de Hegben Lake (interdit mais on fait discret en dormant dans la voiture). Réveil avec 4 bisons autour de la coche!
Petit dej et let’s go for a gulper session.
Pas beaucoup d’opportunité malgré beaucoup de callaebetis sur l’eau. On se déplace vers l’anse ‘’Fred’’ où quelques Gulpers maraudent. Un museau perce régulièrement la surface en se dirigeant droit vers moi. C’est maintenant ou jamais. Je pose dans la direction anticipée, 2 m devant le dernier gobage. Miracle, le gulper vient de remonter et engloutie ma mouche. Yessss! Ferrage, c’est parti! Passage dans les algues, mais ça passe. Mise à la raquette. 2ème gulper de Hegben sur 4 montées. Bon taux de réussite. Les américains que l’on rencontre et qui pêchent Hegben n’en revienne pas de notre réussite en wader. Cette pointe de terre repérée en 2012 est en fait un véritable trésor pour attaquer les Gulpers en wading.
Romzy n’est pas en réussite sur Hegben.
Bain dans le lac, et direction le Park.
À 14h nous sommes à cayon village et décidons d’aller voir le meadow de la Yellowstone en aval du lac. Traversée de Heyden Valley toujours aussi grandiose.
Une halte au fishing bridge, mais point de cutt.
On fait un stop au bord du meadow pour casser la croûte. Glop, non ce n’est pas une hallucination, une grosse cutt vien de gober à nos pieds. En fait ce n’est pas une mais plusieurs cutt de 20 inch qui montent régulièrement saisir des mouches.
Changement de programme. On va rester un peu et pêcher la Yellowstone qui semble retrouver des couleurs avec l’action lourde menée par les autorités du Park pour essayer d’éradiquer les Lake trout qui décime les populations de native cuttrouts de la Yellowstone.
On monte des gros stim ou imitations de Salmon fly car il semble bien que ces cutt montent du fond d’une Yellowstone encore forte pour prendre de grosses stonefly. Je décroche un 1er poisson, en rate une énorme au ferrage le long de la berge et c’est Romzy qui va la piquer sur une énorme stonefly corps jaune. La cutt monte sur sa savate et se retrouve piquée au milieu du dos ??? Combat épique (merci le 5x) en dévalant la rivière tracté par ce paquebot, moi courant derrière avec ma raquette. Romzy n’arrive bien évidement pas à la faire montée en surface n’étant pas piquée dans la bouche. Après moult péripéties je parviens à enfourner cette cutt hors norme dans la raquette. Elle est énorme, mesurée à 56-58 cm, un véritable taimen de Mongolie !
Petite vidéo de la relâche de cet énorme cutt :
Derrière on fera encore monter du fond quelques unes de ces magnifiques cutt, mais non piquées. Du grand spectacle dans ce décors de rêve. Le meadow de la yellowstone sur la Park fait parti des plus belles rivières à truite que l’on peut rêver. C’est unique, grandiose, et si en plus les grosses cutt sont de nouveaux présentes comme 15 ans auparavant qand je l’avais péché. Ah et j’oubliais de préciser qu’en prime de décors de rêve, nous avons eu droit à la visite d’un grizzli dans le bois juste derrière nous et la traversée de bisons.
Dans l’euphorie du combat avec la cutt trophée mon iPhone a pris l’eau. Galère ! Je pense surtout aux photos et le compte rendu du trip. On le met à sécher sur le chauffage de la voiture et il redémarre après plusieurs tentatives et signes très inquiétants. Cool!
On a décidé de partir sur la slough creek pour le coup du soir après avoir hésité à rester sur la Yellowstone. En fait il nous faut trouver un plan pour dormir car nous n’avons rien réservé sur le Park. On pense pouvoir se faire un plan roots dans la voiture dans le coin du slough creek campground (interdit sur le Park).
La route entre le meadow de la Yellowstone et la slough est toujours aussi grandiose avec des troupeaux de bisons, un cerf énorme , des ours observés par les pros avec des jumelles de compétition, etc.
On arrive sur la slough un peu tard pour un coup du soir express. Les niveaux sont déjà un trop bas et les grosses cutt ne sont pas là. On fera quelques petites cutt ou cutt bow avant de se faire chasser par 2 bisons un peu trop pressants.
On s’installe sur l’aire de départ du treck de la slough. Salade de riz au clair de lune. Le top du luxe. Un ranger passe. On négocie avec lui pour rester dormir dans la voiture. Cool. Il nous demande simplement d’aller nous planquer un peu au milieu des trailers des ranchers de la slough. Encore une journée fantastique, variée, des poissons d’exception au milieu d’une nature de rêve.
Très bonne nuit et réveil avec un bison à 10m.
Mercredi 23 juillet:
Petit dej au bord de la slough au campground. Pas de place et personne prévu de bouger aujourd’hui. Il faudra trouver encore un plan pour dormir sur le parc.
On part faire une petite session sur le meadow de la Lamar dans paradise Valley au milieu des bisons. Le cadre est grandiose. La rivière encore froide mais tout à fait pêchable. Elle aurait été meilleure l’après midi en pleine chaleur car c’est une rivière qui fonctionne surtout sur les grosses stonefly et les terrestrials (énormes crickets, hoopers, Beatles, etc.). On fera quelques cutts, dont une correcte.
Rencontre au bord de la Lamar avec Curtis Graves, Simms Outerwear & Wader category Manager. Très Cool. C’est le big boss de toute la gamme des fringues et Waders Simms.
Vers midi, on décide de retourner sur le meadow de la Yellowstone pour essayer de taper une grosse cutt sur la sortie des geant stonefly en plein après-midi.
Casse croûte au bord du meadow de la Yellowstone et rencontre sympathique avec un groupe de français de Tarbes qui nous reconnaissent d’après mon blog. Ils arrivent de la Missouri ou ils se sont régalés durant une dizaine de jours, au point de prolonger et d’annuler un passage prévu sur la Big Horn. Ils ont vite fait de nous convaincre de changer notre plan et de privilégier la Missouri plutôt que la Big Horn (qui en plus a subi des variations de niveaux brutales ces derniers jours passant de 7000 cft/s à 3500.
On échange des infos sur la Henrýs Fork sur laquelle ils vont passer quelques jours, les bonnes mouches pour la Missouri, les hots spots, nos coordonnées respectives. Rencontre hyper sympa. On en aurait presque oublié de pêcher. Quelques belles cutts montent bruyamment sur des grosses stonefly. On passe les plus gros buggs de nos boîtes, des trucs assez monstrueux, mais avec ces niveaux encore assez hauts les cutts ne font pas le voyage du fond vers la surface pour rien.
Les montées sont spectaculaires avec les polarisantes. Mais on a tout raté! Incompréhensible! En fait elles suivent, descendent le courant avec la mouche et engament au bout d’un moment qui semble une éternité, tournée vers l’aval. Soit tu anticipes trop le ferrage avant quelle n’ai engamé, soit tu lui retires de la bouche car le fish est tourné dans l’axe du ferrage. Rageant, mais spectacle de folie.
On quitte le Park par WY, via la Madison pour le coup du soir en amont de 3$ bridge rive gauche. Moins d’activité sur les sedges dans les pockets water ce soir. Mais quelques belles têtes noires tout de même. J’accroche 4 belles arcs, une cassée et 3 faites. Romzy pas en veine décroche 4 poissons dont une belle brownie.
On dort sur place dans la voiture pour tracer la route demain matin vers Craig via Ennis, Helena.
Jeudi 24 juillet:
Réveil sur les bord de la Madison :
Départ pour la Missouri en suivant la Madison. Traversée de Ennis, très jolie petite ville style western,
paysages somptueux et rencontre avec des épandeurs de pesticides en avion. Impressionnant. L’avion une fois son run effectué vient se poser dans le champs sur une piste improvisée pour refaire le plein et repart pour un tour, à faire du rase motte au dessus des champs pour pulvériser son produit . Nous voyant très intéressé par le job, le pilote nous a gratifié d’un passage en radada au dessus de nos têtes.
C’est ça l’Amérique !
On continue sur Three Forks, puis Helena, et arrivée à Craig dans une tempête de vent. Coup de bol il reste une place au campground au bord de la Missouri. Rencontre avec des personnages hors du commun comme souvent dans ce coin perdu (Martia de Floride et Mike de Boston).
On installe la tente, on passe au fly shop pour acheter quelques tricos et on part en repérage avec comme objectif de trouver un spot un peu abrité du vent.
On choisi la berge droite en amont du pont de Wolf creek, au niveau de l’île. C’est le moins pire que l’on ai trouvé, mais les conditions restent limites praticables avec un vent de malade qui tourne et qui ne tombera jamais même plus tard dans la soirée. De quoi rendre fou, car les fish sont là, et quels fish. Que du gros steak, gobant dans les eaux très lentes de la bordure. Il aurait fallu pouvoir faire des présentations impeccables pour pouvoir les faire monter sur spents ou des tricos, sur du 5x. Exercice quasiment impossible avec ce vent de malade. On oublie vite les tricos (l’eau en est couverte), et les seules montées seront sur des spents de PMDs.
1 seule grosse arc dans la raquette et 2 ou 3 ratées au ferrage (posé en dapping amont, en laissant descendre la mouche vers la truite, pas l’idéal pour assurer les ferrages).
Donc 1er soirée très frustrante, mais potentiel énorme comme prévu. Vivement que les conditions redeviennent « normales ».
Jai 49 ans aujourd’hui. Objectif donc, une truite de 49cm. Toujours ce foutu vent violent qui n’est pas tombé dans la nuit. On arrive un peu tard sur la berge au piton rocheux. La surface de l’eau est couverte de tricos et des nuages entiers de ces petits insectes noirs aux ailes blanches, sont balayés par les rafales de vent. Les grosses arcs sont en train de siper les tricos, mais avec le vent dans le nez c’est impechable . Elles sont rapidement calées. Le bras du dessus semble excellent mais déjà occupé par plusieurs pêcheurs. Il nous faut trouver un autre spot un peu abrité du vent. On passe rive droite et on repère deux belles truites à table sur les tricos dans une anse un peu mieux protégée.
Romain s’y colle et réussi à ferrer l’une d’elle sur un cluster de tricos. Belle arc de 47-48:
Ça sera tout pour la session du matin, le vent redoublant de violence.
Hamburger chez Papaz,
quelques courses à Cascade, et il est déjà l’heure d’aller voir si les truites ne sont pas en train de gobiner sur la bordure un peu plus protégée du vent en amont du pont de Wolf creek. Il est 16h et il y a effectivement quelques poissons en maraude. Les conditions sont exécrables, du vent, des algues qui dérivent et engluent la soie ou le leader à chaque passage, des eaux quasiment stagnantes, et des fish qui globinent des trucs non identifiés au milieu de tout ça.
Voilà le casse tête. En fait je comprendrai un peu tard qu’elles prennent des fourmis tombées à l’eau avec le vent. Je fais rapidement monter 1 fish sur fourmi que je rate au ferrage. On remonte plus haut sur le même spot qu’hier. Des très gros fish sont en maraude sur la berge. J’en attaque une tjs avec la fourmi. C’est une pêche à vue. Ma fourmi a coulé et Romain discerne clairement la truite recracher ma fourmi qu’elle avait engamé sans que je m’en aperçoive. Puis Romain en accroche une aussi sur une fourmi. Grosse arc de 20inch+, mais pas en forme du tout. Pas de combat et un poisson au ventre tout flasque. La grosse arc d’hier était aussi très vilaine et pas très en forme, la bouche très abîmée. Ces poissons ne sont pas du niveau de ceux de la HF.
Je ferre et décroche aussitôt un autre gros fish sur fourmi.
Vers 19h30 les poissons passent sur les sedges. Et c’est sur des peutes bicolores (marron et cannelle) que nous auront le plus de succès avec 3 poissons (1 arc pas très en forme encore pour Romain, 1 arc de 20inch digne de ce nom pour moi et une petite Brown). Je ferai une dernière arc en fin de session sur un sedge parachute.
Bilan mitigé mais on s’en tire pas trop mal compte tenu des conditions exécrables de pêche. On devient très difficile dans ce pays.
À noter une excellente salade de pâte, thon, œuf dur, tomate pour le dîner et une séquence mémorable d’ombre chinoise dans la tente voisine de notre camp, digne d’Austin Power pour les connaisseurs! Il ne manquait plus que le coup du parapluie pour avoir la totale !
Le vent semble être enfin tombé. Les conditions redeviennent normales. Levé très tôt pour ne pas rater la sortie de trico matinale sur la berge de la falaise. En poste des 7h30. Pas de trico à l’horizon. 8h00 tjs pas de trico mais quelques jolis ronds commencent à marquer la surface. 8h30 tjs pas de trico mais de plus en plus de gobages sur à priori des spent de PMD. On ne veut pas caler le coup en montant trop vite sur le haut de la berge ou les poissons sont le plus actifs. Mais à 9h il faut bien se rendre à l’évidence. Il n’y aura pas de trico. Mais à la place une éclosion massive de PMD et une retombée de spents tout aussi impressionnante. La rivière est littéralement couverte de PMDs, du jamais vu. Les truites rentrent en transe, sippant, écumant la surface, mais ne prenant que les spents. Les duns ne sont pas pris. La probabilité pour que notre spent soit gobé devient très faible. Et pour compliquer encore un peu plus la chose, un petit vent de face nous empêche de discerner la chute de notre mouche sur l’eau, seule façon de localiser notre spent et de suivre sa dérive au milieu de cette crème de PMD. Les seuls poissons jouables dans ces conditions sont ceux suffisamment décalés de la berge pour pouvoir les attaquer légèrement amont perpendiculaire. À ce jeux Romzy sera le plus adroit en réussissant à en piquer 3, dont 2 perdues, décrochées (1 allant se mettre dans une vielle corde prise dans un herbier).
Ce sont des arcs toutes calibrée dans la gamme 20inch, magnifiquement configurées. Autre qualité que les rognures dégénérées du haut du parcours sous le Holter dam.
Pour ma part je suis sur des poissons collés à la rive, impossibles à attaquer du large (trop profond) et le petit vent de face ne me permet pas de faire des posés corrects et surtout de voir ou je pose. La pression monte, je m’énerve et pêche de plus en plus mal. Je rate un ferrage, en picote une autre. Nul!
Je parviens enfin à accrocher un fish. C’est une fario, pas bien grosse mais ça fait du bien.
Romzy est monté à l’arrivée du bras que la Missouri forme à cet endroit. Il fait une belle arc
et repère d’autres magnifiques head & tail dans le chenal. Il m’appelle. Enfin des poissons bien installés, en poste, ne se déplaçant pas en permanence, au milieu du glide, pouvant être attaqués du bon côté. La quantité de PMD sur l’eau à diminué et le vent est tombé. L’idéal pour me remettre dans le coup. 1er passage, montée, ferrée, décrochée… Et mes c…….
Le coup n’est pas cassé. J’en pique une autre, celle la ira dans la raquette. Magnifique arc mâle.
D’autres poissons sont en activité sur l’autre sortie de chenal, un glide magnifique mais beaucoup plus délicat à pêcher. Je parviens à en faire monter une tjs sur spent de PMD. Elle dévale dans le lit principal et se décroche après quelques rush.
Pendant ce temps là Romzy attaque des poissons sur le haut du chenal. C’est aussi une portion très glacie et il décide de passer en 6x pour améliorer ses présentations. Il parvient à maîtriser la1er truite piquée sur cette zone avec son 6x. Encore une magnifique arc de 20 inch.
Il enchaine avec un autre poisson qu’il va piquer devant l’entrée de la cabane d’un castor. Là ce n’est plus la même histoire. C’est une très grosse. Elle saute et dévale le chenal. Je me positionne en aval pour tenter une mise à la raquette, mais le 6x lâche sous la pression. Un poisson d’au moins 54cm.
La suite sera un véritable festival toujours sur spent de PMD, jusqu’à 13h, enchaînant les arcs (pas de fario) et les décrochés. Que du gros poisson. Calmés les frenchies.
On attendait ça pour pouvoir sereinement décider de finir les 3 derniers jours du trip sur la Big Horn. C’est donc décidé! Coup du soir et session matinale demain sur la Missouri et traversée vers l’est direction Fort Smith.
Et quel coup du soir! Tout seul sur un immense glide dans le lit principal de l’île au pont en bois (à noter des farios monstrueuses dans le trou sous le pont en bois).
En fait les coups du soir ici ce n’est pas un quart d’heure avant la nuit noire, c’est plutôt des avant coups du soir, l’activité commençant vers 18h30 surtout sur des journées comme aujourd’hui avec beaucoup de PMDs. La retombée de spents de fin de journée prend le pas sur les sedges. Les truites sont sur les spents. Festival donc de head & tail de 18h30 à 21h30, sur le lisse et des prises de rêve de nos spinner de PMD. Beaucoup de poissons décrochés en combat, comme d’hab, les plus gros bien sur…, mais de très belles truites, des arcs (et 2 farios mais pas des monstres) dans la raquette, avec en particulier une magnifique pour Romzy piquée en tête du pool sur un petit CdC de PMD, gros poisson en pleine forme (pas mesurée mais un bon 21 voir 22 inch assuré).
Dimanche 27 juillet
Levé 7h, on plie le camps, et direction le spot d’hier soir pour une dernière session sur la Missouri. Très beau temps pas de vent, on s’attend à la même sortie massive de PMDs qu’hier.
Et bien non, pas une PMD sur l’eau, mais une pluie de tricos. Allez comprendre quelque chose. Moins facile donc mais passionnant. Les belles arcs font du head & tail sur le lisse. Les présentations en 5x d’une imitation de spent de trico en 18 ou 20 sur le glide, en revers, ne sont pas évidentes sur ces poissons très délicats. Je passe en 6x après une série de refus. C’est mieux et je réussi à piquer 3 belles arcs, dont 2 décrochées.
Romain à sa main, s’en tire très bien en 5x avec 4 belles arcs, dont 2 perdues.
Le nombre de poissons vraiment en poste et en activité (gobant très régulièrement, les seuls pour lesquels la probabilité de prise de notre spent au milieu de la profusion de spents qui dérivent soit légèrement supérieure à zéro), diminue assez rapidement. Nous partons jeter un œil sur le Chanel du pont en bois. Des dizaines de très gros poissons, certains dépassant les 60cm, sont visibles dans le grd trou du pont, mais difficilement attaquable (nymphant au fond).
Romzy s’y essaye sans succès (sèche, nymphe, streamer).
Je descends un peu plus bas sur un lisse en sorti d’un rifle. Des dizaines de poissons sont en train d’écumer la crème de spent de trico concentrée sur cette zone, dans un bruit de gulps quasi continu. Ce ne sont même plus des head & tail, les têtes noires étant quasiment visibles en permanence, filtrant la surface de l’eau gueule ouverte. Très impressionnant. Je monte un cluster de trico, seule chance de voir ma mouche et d’être pris par un fish. Bonne option. Je lance au milieu des têtes et à 4 reprises mon cluster est englouti par un des gulper. 1 belle fario de 45 et 3 arcs dont une très belle 21 inch qui me gratifie d’un super combat sur 6x dans ce petit bras de la Missouri.
Conclusion en beauté de ce passage sur la Missouri.
Il est 12 h l’heure d’un bon Burger chez papas et de prendre la route vers la Big Horn pour le coup du soir.
C’est parti pour 370 miles, Craig- Fortsmith, via Helena, Boulder, Bozeman, Billings. Toujours quelques modestes atelages sur la route :
Pratiquement 6h de route, arrivée vers 19h à Contonwood campground just in time pour le coup du soir sur la Big Horn.
Les niveaux sont à 2800 scf/s soit légèrement plus haut qu’en août 2012, mais parfait pour le wading.
Coup du soir très bref car arrivé un peu tard sur l’eau et décalé par rapport à la Missouri (beaucoup plus à l’est). On a juste le temps de faire les bras secondaires au départ du 3M fishing access. Gavé de Brown entrain de gober. Rusty spinner. 6 poissons enchaînés. 40-45. Nuée de sedges foncés (les black caddis).
Le temps d’arriver sur le grand glide du lit principal il faisait nuit. On verra ça demain soir. Une bonne soupe avant de sombrer
Lundi 28 juillet :
Réveil au son du woodpicker contre le tronc du magnifique contonwood qui surplombe notre tente.
Bon ce n’est pas la même histoire sur la BigHorn qu’il y a 2 ans. Pas de PMD ! Et donc très peu d’activité en journée. On a quand même tiré notre épingle du jeu, à la française, sur des Brown gobinant sur les bordures. On les a cravatés sur rusty spinner. Mais très compliqué, dans rien d’eau, très lent. Le plaisir dans la difficulté à défaut d’orgie halieutique comme durant l’été 2012.
Par contre on se rattrape le soir. Une véritable orgie sur les sedges. Monstrueux. Ça commence vers 17-18h après la grosse chaleur, sur du spent (rusty spinner). Un régal sur les glides plein travers (les farios on le museau quasiment en permanence en surface et ça forme un V sur l’eau. Un posé 2m travers amont devant avec une loop ou un mending et le museau ressort pour s’en saisir), puis les sedges sortent vers 19h, des millions de black caddis et les truites rentrent en folie, perdant toute méfiance. Sedge CdC en lumière rasante et c’est la gavade. Et personne. Tous les Drift boat sont rentrés et pratiquement pas de mec en wading le soir. La Big Horn pour nous !
Et cette magnifique bow de la Big Horn pour Romzy
À noter aussi une magnifique fario approchant les 20inch dans le fameux petit bras secondaire qui nous avait déjà gratifié de quelques 20inch en 2012 et une grosse arc pour Romzy en amont du ‘’distributeur’’ à caddis.
Mardi 29 juillet :
Session matinale en aval du dam. Toujours pas de hatch de PMDs (quelques duns tout de même. D’ici quelques jours ça devrait sortir de partout) mais des fish en activité sur les glides sur du spent (rusty spinner 16). Donc pas d’orgie, plus difficile, plus sporadique mais très sympa. Le bras secondaire toujours très bon. Tapé une brown de 50 ce matin dans le seam. Une douzaine de poissons à deux, que des brown.
Retour sur la rivière vers 19h après avoir attendu la fin d’un coup de vent sous orage. Par chance tout est rentré dans l’ordre pour notre dernier coup du soir sur la BH. Pas d’avant coup sur spent probablement à cause du vent qui a soufflé en tempête juste avant. Par contre festival à nouveau sur les sedges à partir de 20h. Des têtes noires partout sur les glides en bordure et nos CdC caddis aspirés à un rythme impressionnant. Jamais vécu une telle intensité et densité de gobages sur un coup du soir. Que de la belle fario jusqu’à 48 cm, rien en dessous de 42, une dizaine de poissons chacun jusqu’à ne plus discerner notre mouche.
La BigHorn reste une rivière excessive, parfois trop facile mais un véritable paradis de la dry fly (alors que la quasi totalité des Américains la pêchent en nymphe avec indicateur – quel sacrilège !). Si ce n’est pas en pleine journée sur les PMDs, ça sera sur les spents le matin et les sedges le soir, mais tjs en mode + +.
Demain retour sur Bozeman pour un coup du soir sur la Gallatin.
Mercredi 30 juillet:
Dernière session matinale sur la BigHorn. Toujours des poissons en poste sur les bordures calmes prenant des petits trucs dans la pellicule. Nos rusty spinner font encore le job avec une série de belles farios. Romzy réussira à en rajouter quelques une de plus en fin de coup sur un spent de trico, Missouri style.
Il est 11h. On doit plier le camp et tracer la route vers Bozeman (240 milles – 3h40)
Arrivée vers 15h30 à Bozeman, passage à river Edge fly shop pour faire quelques emplettes Simms,
et retour à l’hôtel Quality Inn Belgrade. La voiture est bien pourrie et dégage une odeur « sympathique » de fin de flyfishing trip.
Rangement, près-packing, et dernier petit coup du soir sur la Gallatin au même spot que notre première session à notre arrivée.
Belle sortie tardive sur les sedges et nos derniers poissons, arcs, farios et whitefish. Rien de gros mais on savoure ces derniers lancers dans ce cadre enchanteurs de la Gallatin, véritable petit bijou de rivière.
Fin du flyfishing trip Montana 2014, 3232 km, 8 rivières pêchées, plus de gros poissons que jamais (on les a cherché) des conditions plus propices que 2012 car plus tôt dans la saison (meilleur pour la HF, la Madison et la Missouri), beaucoup plus de coups du soir sur les caddis, mais un peu trop tôt pour hegben (on a eu le tout début des éclosions de callaebetis déclenchant l’activité des gulpers) et la BigHorn (hatch de PMDs un peu plus tard, début Août, surtout avec les 3 premières semaines de juillet avec un niveau très haut à 7000 scf/s).
Le mytique meadow de la Yellowstone sur le parc semble reprendre un peu des couleurs au niveau pêche (la beauté du site reste intacte) mais le déséquilibre dans la population de cutthroat semble toujours très important avec à priori une faible densité et que des gros poissons (qui ont résisté au fléau des truites de lac??).
Spent, spent, spent rusty ou jaune, ailes très light en zedlon ou CdC ou rafia, aura été comme souvent la clef du succès, même lorsque les duns dérivent. Les truites prennent majoritairement les spents, y compris cette année sur la BigHorn. Plus simple pour elles, plus technique et difficile pour nous, mais tellement passionnant.
Les sauves bredouille à la française, oreilles de lièvre, peutes et fourmis ont fait la différence dans des cas tordus et insolvables (Henry’s Fork à Osborne et Missouri en fin d’après midi ventés).
Question caddis, nos sedges CdC bien fournis sont toujours aussi efficaces et bien visibles en lumière rasante avant la nuit. Le sedge parachute local permet alors de prolonger un peu plus les coups du soir.
Jeudi 31 juillet:
Aéroport de Bozeman,
restitution express de la voiture et vol retour via Minneapolis sans encombre.
Arrivée à Pau à 14h40 . End of the 2014 USA flyfishing trip, la tête pleine de souvenirs, bien déconnectés après presque 3 semaines de vie dans la nature et des milliers de gobages !!!