C’est le premier article depuis notre départ d’Ecosse. Il aura bien fallu ces quelques semaines de break pour accepter cette évidence, l’Ecosse et ses fantastiques rivières, ses saumons et big brownies à la mouche, c’est bel et bien fini. Le choc a été un peu rude, passer sans transition du paisible village d’Ellon sur les bords de la Ythan à la tentaculaire megapole Nigérianne de Lagos ne se fait pas sans heurt. C’est donc un retour en Afrique, après le Gabon et l’Angola. Rentrons directement dans le vif du sujet qui nous interresse sur ce blog, la pêche.
Je n’ai pas emmené beaucoup de matos, rien avoir avec le 1/2 container qui m’avait suivi pour mes 4 ans au Gabon. Ici tout est compliqué pour s’echapper de Lagos et c’est un peu par acqui de conscience que j’ai fait suivre dans le déménagement une canne de surf casting et l’équipement qui va avec. Bien m’en a pris car nous avons assez rapidement trouvé le moyen de se rendre sur les grandes plages de sable à l’écart de Lagos en direction du Bénin. 30 min de bateau par la lagune et on débarque sur une langue de sable face à l’océan. Le calme, la sérénité des villages Africains loins des grandes villes, un fantastique échappatoire après une semaine de boulot dans l’enfer de Lagos.
Même matos de surf casting qu’au Gabon, ma vieille Sert Sunset Power 4m, le bon vieux Mitchell 498 (batis métalliques qui ne se font plus), montage classique 1,5 m 100/100 + 60 cm acier 49 brins 80lbs, hameçon 5/0 octopus, grappin 200grs, le tout esché avec une demi sèche entière. On fait pas dans la dentelle. On repère un semblant de baine et on balance le tout le plus loin possible. La canne dans la pique customisée Afrique et on matte, a l’ombre d’une pirogue. A priori les gamins du village n’ont pas vu beaucoup de « blancs » faire du surf casting dans le coin. On est très vite entouré d’une dizaine de gosses, bien curieux et impatients de voir la canne plier.
Et la canne a plié. Les touches en surf en Afrique sont toujours des grands moments de pêche. C’est soudain, violent et puissant. Ce n’est pas le Gabon, mais il y a quand même du fish. En 2 sorties on a enchainé 1 raie pastenague, 1 requin et 3 carangues. Romain est aux anges, il combat ses premiers poissons Africains.
La dernière carangue de cet après midi appartient à la catégorie « good fish ». Un poisson surpuissant d’un bonne quinzaine de Kg qui nous en a fait voir. L’anneau de tête en céramique de ma canne en a fait les frais. Il a littéralement explosé (j’ai lancé mes fins limiers en France pour essayer de m’en faire parvenir un en urgence).
Les gamins du village nous connaissent bien et c’est la fête quand un poisson est pris. Difficile de faire du « catch and release », tout juste le temps de faire quelques clichés et hop le poisson disparait, emporté par les enfants, tout contents de ramener du poisson frais à la case.