Le Gave de Pau est toujours très vilain, haut, mais surtout chargé d’eau de neige après la semaine de canicule. Pas du tout propice à la pêche à la mouche en sèche. C’est l’occasion d’aller vérifier le potentiel de la rivière en traquant les belles du Gave au vairon mort manié. C’est une technique redoutable à cette époque de l’année par eau forte et froide. Et qui permet de se rassurer un peu sur la densité en beaux poissons du Gave de Pau …
La technique du vairon mort manié que je pratique occasionellement vise donc les poissons trophés et me permet de prospecter pour les futures sessions mouche. J’adapte donc cette technique afin de pouvoir relacher ces belles dans les meilleures conditions possibles (ardillons écrasés, hameçon à 1 ou 2 branches maxi, pêche en tresse pour ferrage précoce).
Cette sortie rapide avec Louis par un temps idéal (couvert, bruine, un peu frais) a eu au moins le mérite de confirmer qu’il reste quelques belles truites dans le gave de Pau, et vue la fréquence des touches, peut etre plus que l’on ne croit.
Ah si les éclosions étaient régulières et fournies, et si on arretait cette culture intensive du maïs pilleuse d’eau et avide de tonnes de pesticide qui s’écoulent dans la rivière à chaque pluie, et si le gave n’était pas soumis à ces incessantes variations de niveau générées par l’activité hydroelectique intense, et si la rivière était un tant soit peu gérée (garderie digne de ce nom, 1 seul poisson par jour de moins de 40 cm par jour pour ceux qui ont trop faim, 50% ou plus en parcours no kill, le reste en reserves tournantes, interdiction de l’asticot, …)
Et si ma tante en avait, … ces mêmes truites auraient plus souvent le nez en l’air et cette rivière serait digne de ma chère Don Ecossaise ou de la Big Horn dans le Montana. On peut toujours réver … et raler.
Louis en action
Bon revenont à notre partie de pêche au vairon mort manié et rendons hommage à petit Louis qui s’est initié comme un chef à cette technique avec un beau poisson de 43 cm (il a tout fait tout seul, sauf le lancé initial – il a donc parfaitement ressenti le vairon roulant sur le fond en galet et l’attaque violente de la belle – Il en parlait encore cette nuit en s’endormant).
3 beaux poissons en tout en quelques lancers sur un même spot, le long d’une berge encombrée et profonde, dont 2 belles de plus de 50 cm. L’une d’entre elle ne verra pas la raquette (perdue après un rush violent fermement bridé pour l’empècher de gagner des branches mortes le long de la berge). Action classique, vairon bien plombé, lancé plein axe travers du courant. Celle de Louis à tapé au large, les 2 autres en fin de coulée quand le vairon se retrouve le long de la berge. Touches violentes à se faire arracher la canne des mains.