Retour sur le Gave en ce Dimanche de Pâques. Les conditions sont presques idéales, nuageux, succession de petites averses, l’eau est légèrement machée, l’eau de neige est bloquée par la baisse des températures. Nous optons pour un grand lisse, connu pour sa densité en truites,
Trop connu d’ailleurs et matraqué par les killers. Quelques moucheurs d’une autre époque, identifiables avec leur foutu panier en bandoulière, font un prélèvement régulier sur ce magnifique glide. Parmi cette tribu de prédateurs, un espèce de père noël agressif (il avait une immense barbe blanche) , qui la veille avait eu la mauvaise idée de m’interpeler indélicatement, frustré de ne pas avoir les 500 m de rivière pour lui tout seul, contrecarré dans son objectif d’atteindre son quota journalier de 10 truites, telle que lui autorise la réglementation ! Il ne lui a rien manqué à cet abrutis. La conversation fut des plus enlevée entre deux protagonistes que tout oppose et que rien ne pourra jamais rapprocher. Un fossé, que dis-je, un gouffre, un abime d’incompréhension. Cela se termina en pugilat et battle d’insulte. Il finira par me traiter d’intégriste :o) Un vrai compliment ! et fière de l’être dans ce domaine ! Et ce sont les mêmes qui vous tiennent toujours leur sempiternelle rengaine, se lamentant qu’il n’y a plus de poisson, qu’avant les truites se touchaient presque …, dit-il en ouvrant le panier pour y jeter une malheureuse de 28 cm sans même prendre le temps de lui assener un coup derrière les oreilles pour abréger ses souffrances. Excusez moi mais je ne les supporte plus. Ils me debectent tous ces abrutis.
Le problème c’est que le père noël killer m’a énervé et je manque au ferrage une superbe truite qui s’était mise en poste devant moi. Donc tout ça c’était la veille.
Aujourd’hui dimanche la pluie a calmé l’ardeur des prédateurs, mais pas des truites. Les festivités commencent plus tôt que d’habitude à la faveur d’une petite éclosion d’olives. 2 poissons sont en activité devant nous. Romain se charge de la 1er le long de la berge, je m’occupe de l’autre un peu plus au large. J’ouvre le bal. La belle aspire mon CdC au 2eme passage et démarre comme une furie vers le milieu de la rivière en me sortant de la soie. C’est un magnifique poisson de plus de 43 cm. C’est donc une 43+ (C’est la 2eme marque que j’ai sur ma Sage – En bon intégriste, j’ai décidé dorénavant d’écourter un max le cérémonial de la séance photo, de la mesure avec le mètre rouillé que j’essaye d’allonger avec les dents, alors que la truite attend empêtrée dans les mailles du filet, 43 ou 44 ? Allez 44 cm car elle était tordue, mais si j’avais vraiment pu ajuster l’extrémité du mètre au bout du museau elle aurait fait 45. Bon allez ça sera une 45. 45 c’est bien – Le pire étant d’allonger la truite sur la berge pour affiner la mesure ! Et pendant ce temps là , la truite fait de l’apnée :o) et ses chances de survie diminuent de façon exponentielle – Dixit les nombreux articles et études sur la question de la relâche des poissons. On est beaucoup trop long à relâcher les beaux poissons, ceux qui ont longuement combattu et sont donc déjà épuisés. Allons jusqu’au bout du raisonnement (d’intégriste) et maximisons les chances de survie de ces magnifiques poissons en réduisant au minimum leur manipulation. Et puis on s’en tape du 44 ou du 45. Un beau poisson est un beau poisson. Et avec l’habitude on ne se trompe guère sur la catégorie: 40+, 45+, 50+ et plus si affinité. Alors une paire de photos dans l’eau, on allonge la canne dans l’eau à coté du poisson qui est en train de récupérer face au courant une main délicatement sous le ventre. Les marques sur le blanck confirment la catégorie, et la truite démarre d’un coup de queue vigoureux. Voilà , c’est comme cela que je procèderai dorénavant. On ne joue plus à c’est qui qu’a la plus longue :o) C’est fou comme cet abruti m’a énervé hier !
Bon je vous présente la belle 43+
Pendant ce temps là Romain vient de piquer la sienne, sur un coup pas facile, une veine d’eau pleine de pièges. C’est une belle 30+
Les mouches dérivent maintenant réglièrement, cocktail d’olives et de march browns. Romain se positionne au milieu de la rivière et enchaine les prises. Il touchera 6 poissons en tout, jusqu’à cette magnifique truite, un gros poisson, en train de gobiner discrètement, collée à un gros roncier, un poste de grosse. Romain l’a repéré en s’avançant vers la berge opposée. Elle prend discrètement des olives en limite du courant principal. Dérive diabolique. Le palpipant à 200, c’est le bon passage. Son CdC est aspiré, ferrage, démarrage brutal dans le roncier. Elle a gagné. Romain en pleure de rage et de déception (réaction à la hauteur de l’intensité de sa passion pour la pêche à la mouche – Les flyfishing addict comprendrons) . Mais il sait où se cache se poisson trophé.
Pendant ce temps là je touche 3 autres poissons.
Très belle partie de pêche donc, avec 10 poissons piqués à tous les deux, quelques ratés et cette casse sur ce très gros poisson pour Romain.
Fred a fait une très belle sortie Samedi sur la Nive, avec de nombreux et beaux poissons. Il y ai retourné Dimanche. La Nive avait pris 15 cm. Toujours beaucoup d’Olives mais pas un poisson en poste. Nous concluerons ce week end Pascal ensemble sur la Nive par un Lundi de Pâques, bien trop ensoleillé. La Nive est encore un peu haute (0,98 à Osses) mais correcte. Par contre pas un insecte et pas une truite de sortie. A si, pardon, une en maraude dans un calme que Romain tentera sans succés.